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Sophrologie et grossesse


L'étude de la conscience

En quelques décennies, la sophrologie, mise au point en 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo, a su s’imposer comme méthode de détente et de relaxation. Cette « étude de l'harmonisation de la conscience » (du grec sos harmonie, phren esprit et logia étude), propose différents outils pour prendre conscience de son corps, de ses tensions, et ainsi être plus autonome.

Respiration, détente corporelle, visualisation positive : en préparation à l’accouchement, les mêmes techniques sont utilisées. Une discipline qui, en contribuant à instaurer un climat de bien-être et de détente, trouve parfaitement sa place durant la grossesse, période de profonds changements physiques et psychologiques ; périodes de doutes, de peurs, dont celle, quasi universelle, de l’accouchement


Respiration profonde et détente musculaire

La respiration est la première étape pour déconnecter du monde de l’éveil et pénétrer dans un niveau de conscience différent, le niveau alpha. Un niveau de conscience très agréable, entre veille et sommeil, dans lequel le cerveau est au repos, déconnecté de toutes peurs, de toutes inhibitions, ce qui permet au corps de se régénérer .

Un état de conscience qui permet de se concentrer sur un besoin spécifique – la détente durant la grossesse, la prise en charge de la douleur durant l’accouchement.

Cette respiration profonde, de type abdominale, est la respiration anti-stress par excellence, à fortiori durant la grossesse, alors que l’utérus prend de plus en plus de place. Lorsque l’on respire par le ventre, tout un mécanisme s’enclenche : le ventre se gonfle, le diaphragme s’ouvre et libère la zone du système nerveux..


Guidée par les intonations de voix douces et monocordes du sophrologue, les yeux fermés, la femme enceinte relâche son corps, muscle par muscle, tout en respirant profondément. Détendue, elle prend conscience de son schéma corporel et accepte ainsi beaucoup plus facilement les multiples changements qui s’y opèrent au fil des neuf mois. « La sophrologie aide à comprendre son corps, à le maîtriser, et donc à se relaxer lors de crise de panique, d'angoisse », atteste Sofia, une jeune maman qui a suivi une préparation en sophrologie. Un processus de relaxation à utiliser également pour vaincre les insomnies, un des maux courants de la grossesse.


Créer le lien avec son bébé

Toute mère a pu le constater : les mouvements du bébé sont davantage perceptibles une fois détendue, allongée, le tumulte de la journée finie. Comme si le bébé se réveillait, sentant sa mère posée et disponible.

En tant que méthode de relaxation corporelle, la sophrologie permet de multiplier ces moments de complicité et contribue à créer un lien privilégié avec le bébé, dès in utéro. Un lien encouragé au fil des séances par certaines techniques de sophrologie, appelées bercements.


La visualisation dite positive est l’autre pendant de la sophrologie. Elle permet d'imaginer sans être entravé par la peur, le doute, les jugements, car dans l’état de conscience de la sophrologie, nous sommes déconnectés des influences extérieures et reliés directement à notre inconscient. Nous pouvons donc imaginer sans limites . Et en particulier imaginer un évènement, une épreuve redoutée de façon positive, avec la réussite à la clef. Une façon de reprogrammer le mental, en mode optimiste. Dans cet état sophronique par anticipation, les futures mères sont ainsi invitées à visualiser, étape par étape, le déroulement de leur accouchement.

La visualisation est également utilisée comme outil de détente. Dès la première séance, j’invite les femmes à se créer un paysage de détente. Un paysage agréable, enrichi à chaque séance d’outil de sophrologie : des sensations de chaleur, des bruits, des couleurs agréables. Une petite photo de bien-être, un lieu de détente à garder durant toute la grossesse, et sur lequelle se reconnecter pour trouver la sérénité à tous moments – y compris le jour J.


Détourner la douleur

Le jour J, se focaliser sur le paysage de détente permet de s’éloigner de la douleur, en la substituant par une sensation plus agréable, comme la chaleur ou la fraîcheur. Autant d'éléments de la petite photo de bien-être que le père, idéalement initié durant les séances, pourra réactiver au besoin en salle de naissance.

« Pendant toute la durée de mon accouchement et particulièrement lors des contractions, je me suis concentrée sur une seule idée : mon bébé va sortir, il se fraie un passage, il glisse le long de mon bassin. Sentir ce petit être descendre tout doucement fut au final une sensation bien plus forte que la douleur des contractions », raconte Sofia.

Le simple fait de se détendre permet également de minimiser la perception de la douleur, en rompant ce cercle vicieux : la douleur engendre la douleur. Plus l’on a mal, plus l’on se tend, plus l’on se crispe, plus la douleur est forte.

« Quand l’être entier s’abandonne, l’accouchement est douloureux mais à la mesure de la femme qui accouche. Si elle résiste, peu importe où est la source de la résistance, dans son corps, ses émotions ou sa tête, la douleur ressentie sera alors à la mesure de sa résistance », écrit au sujet de ce cercle vicieux Isabelle Brabant dans Une Naissance heureuse (Librairie du Québec, 2000), un livre qui a influencé et guidé de nombreuses mères dans leur désir d’un accouchement plus naturel


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